RENCONTRE. Judith et Karine perpétuent la mémoire des déportés

La première est rescapée de la Shoah, la seconde est photographe. Judith Elkán-Hervé et Karine Sicard Bouvatier racontent ensemble la déportation et tissent un lien avec les jeunes générations.

Sous une chemise ample aux motifs géométriques et colorés, une silhouette fluette apparaît dans le couloir derrière la photographe Karine Sicard Bouvatier. À 98 ans, Judith Elkán-Hervé se déplace avec élégance et légèreté dans son appartement proche du Trocadéro, à Paris.

Ce lundi 6 mai, la douceur du printemps se fait encore désirer, mais Judith n’est pas frileuse. Elle a ouvert en grand la fenêtre et aux côtés de Karine, qui se retrouve pour une fois devant l’objectif, elle s’apprête à prendre la pose, suit les consignes tout en suggérant avec fermeté :  On peut quand même se regarder ! 

Le coup de foudre

Le regard complice et tendre qu’échangent alors Judith et Karine illustre leur amitié rayonnante, née il y a cinq ans, contrastant diamétralement avec le motif obscur de leur rencontre.  Un ami de mon père nous a mis en relation dans le cadre de mon projet Déportés, leur ultime transmission , explique Karine. La photographe professionnelle commence alors un travail réunissant des rescapés de l’entreprise d’extermination du régime nazi avec des jeunes qui avaient leur âge quand ils ont été privés de liberté.  Ça a été le coup de foudre dès que je l’ai vue , lâche spontanément la vieille dame.

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