Pour le journaliste Thomas Legrand, sa dyslexie est «une chance»
À l’oral, Thomas Legrand manie la langue française avec fluidité. Mais pas à l’écrit. Témoignage d’un dyslexique qui n’a pas renoncé à son projet professionnel.
Pendant quatorze ans, Thomas Legrand a réveillé les auditeurs de France Inter avec ses éditos politiques toujours pertinents, parfois décalés et, surtout, limpides. Alors, lorsque l’on découvre au détour de la lecture d’une préface, qu’il appartient à « cette drôle de famille de dyslexiques », on tombe un peu des nues. « Ma dyslexie n’est pas bloquante mais handicapante, tempère-t-il d’emblée. Il y a des cas plus durs. »
Thomas Legrand, 59 ans, a découvert sa dyslexie en fin de primaire, grâce à une orthophoniste. « J’avais tout le temps zéro en dictée. Pourtant je lisais, même si je butais sur les mots, et j’apprenais les règles de grammaire par cœur. » La professionnelle met un mot sur ses difficultés scolaires. Une veine. Dans les années 1970, la dyslexie, encore méconnue, est souvent perçue comme une déficience intellectuelle… « Heureusement, dans mon école novatrice, les enseignants ne me jugeaient pas débile. »
Une agilité interne
Obligé en permanence à remettre tout à l’endroit dans sa tête, le jeune Parisien développe une sorte d’agilité interne. « Les dyslexiques sont des experts du Rubik’s cube », sourit-il. Un sens du contournement aussi. Au collège et au lycée, faute d’assurer à l’écrit, il brille à l’oral avec une curiosité insatiable et n’hésite pas à plaider sa cause auprès des profs au moment des évaluations.
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