L’incolettre de février 2025 – Quitter la ville
Un peu de chaleur pour février, après un hiver long, rythmé par les nouvelles sidérantes d’un monde fissuré. Le soleil a pointé le bout de son nez et avec lui, des envies de s’échapper d’un quotidien quelque peu morose. Fuir, pour la mer ou la paix, se réveiller parfois de cauchemars qui durent. Ce mois de février 2025, les Incos ont vu de leurs yeux les souffrances mais aussi les luttes et la solidarité de la France et d’ailleurs. Un bouquet d’espoir, de sport et de voyage, en attendant le printemps.
Pour un avenir meilleur, protéger la jeunesse. Lutte permanente : le racisme est le motif de discrimination le moins signalé à l’université. Pour Le Parisien Etudiant, l’Inco Malika Butzbach a cherché à comprendre pourquoi. Outre la banalisation de ces discriminations, les étudiants et étudiantes victimes craignent des répercussions sur leur cursus. Au sein des universités, les cellules d’écoutes et dispositifs prennent conscience de la spécificité de cette discrimination.
En Seine-Saint-Denis, ce sont les plus jeunes qui donnent des signaux alarmants. Au quatrième étage de l’hôpital de Bondy, l’Inco Anne-Flore Hervé a rencontré la pédiatre Sylvie Dieu Osika. Depuis six ans, elle y reçoit des familles et leurs enfants en bas âge surexposés aux écrans. « Ils ont des troubles du sommeil et des intolérances à la frustration (…) » , explique-t-elle dans l’entretien paru sur le site des Pros de la petite enfance. Sans culpabiliser les parents, ni refuser le progrès, la lanceuse d’alerte tire la sonnette d’alarme.
Les masques tombent. Dans Les Jours, l’Inco Alexia Eychenne révèle que des parents d’enfants atteints de Covid long font l’objet de signalements abusifs auprès des services sociaux. Notamment de la part de grands hôpitaux qui, par méconnaissance de cette maladie, les accusent de maltraitance en leur infligeant des soins et des examens non nécessaires.
A Lomme-Capinghem, dans le Nord, les seniors font eux l’objet d’expérimentations mêlant autonomisation et responsabilisation des équipes. L’Ehpad Saint-François-de-Sales a mis en place un projet ambitieux : à travers des expérimentations concernant l’ensemble des tâches du personnel, chacun contribue à définir le cadre de travail et à trouver des solutions. Pour Direction[s], l’Inco Eric Delon a raconté l’initiative récompensée d’une mention dans la catégorie Innovations managériales lors du Trophée Direction[s] 2024.
Si la crise du mal-logement impacte des centaines de personnes, elle révèle parfois des histoires de solidarité. « On dormait sur un banc, on côtoyait les rats », témoignent Mireille et Pascal, expulsés de leur logement HLM en juin dernier. C’est une histoire de dettes accumulées, une histoire de non recours aux droits – à 69 ans, Pascal, ancien marin-pêcheur, touche le RSA alors qu’il pourrait compter sur une retraite plus élevée. Corinne, habitante de la commune voisine, leur a proposé l’hébergement. L’Inco Marion Esquerré les a photographiés pour un dossier du quotidien L’Humanité consacré aux « visages du mal logement ».

Quelles solutions pour les logements du futur ? Dans le dernier numéro de la revue Urbanisme consacré à la fabrique de villes compactes, l’Inco Lucie Romano a rencontré un aménageur public de Massy, dans l’Essonne, « La sémantique peut être pesante : la densité doit être bienveillante et même heureuse. Nécessaire sur le plan environnemental pour éviter au maximum de bétonner de la pleine terre, elle est socialement difficile à faire accepter ». Mais peut-on vraiment rendre désirables des immeubles haut perchés et des balcons aux vis-à-vis assumés ?
Dans ces grandes villes qui s’empilent, nombreux sont ceux qui n’ont pas d’autre choix que la colocation. Pour Le Monde, l’Inco Célia Laborie raconte celles, choisies ou subies, qui tournent au cauchemar : «Je me suis retrouvé à fondre en larmes en triant mon linge» raconte l’un des témoins. En pleine crise de l’immobilier, partager un logement fait office de solution privilégiée. Mais la réalité se révèle parfois à mille lieues de l’ambiance des fictions « L’Auberge espagnole » ou « Friends ».
Se défouler, sortir d’un quotidien parfois étouffant. Pour Notre Temps, l’Inco Christine Lamiable a fait le portrait d’Anne-Marie Nolot, 64 ans, qui a enfilé des gants de boxe anglaise il y a une dizaine d’années. Même si son âge lui barre l’accès aux compétitions, elle se livre avec passion au noble art, bien décidée à pratiquer tant que cela lui permettra d’apprendre et de se défouler.
Toujours côté sport, l’Inco Pauline Gauer, qui a obtenu carte blanche pour un portfolio dans la revue Flaash, s’est intéressée aux piscines tournesol – ces soucoupes volantes construites dans les années 1970. Depuis 50 ans, les piscines au dôme futuriste ferment pourtant une à une leurs portes – véritables passoires énergétiques, elles sont souvent endommagées par le temps et ne correspondent plus aux attentes de la population en termes d’infrastructures. Les particuliers et certains établissements scolaires peinent alors à accéder à bassins ouverts en zones rurales : pour certains, nager devient de nouveau inaccessible.

Le ski, lui, au sommet. En février dans Le Parisien Week-end, l’Inco Clémence Levasseur a retracé l’épopée de la marque Salomon. Du ski au « sportstyle », cette petite entreprise née en 1947 à Annecy, en Haute-Savoie, a toujours été championne de l’innovation. Visionnaire, Georges Salomon a transformé l’atelier familial de fabrication de scies en géant international de l’équipement de ski, puis des sports de plein air, en travaillant avec des champions.
Allons où il fait plus chaud. Partie passer un bout de l’hiver au Rwanda, l’IncoAnne-Laure Lemancel en a profité pour enquêter sur le mouvement Kinyatrap, du rap en Kinyarwanda – soit la bande-son de Kigali, l’exutoire et la catharsis d’une jeunesse qui prône la réconciliation et se tourne résolument vers l’avenir. Un reportage texte et photo au cœur de cet art vibrant, pour RFI.
Au bord de la mer, cette fois. Pour le Hors-Série GÉO « Où voyager en 2025 ? », l’Inco Sébastien Desurmont est parti explorer l’île la plus gourmande des cyclades : Sifnos. Pendant une semaine, il a enquêté sur ce qui fait la réputation de ce bout de terre où tout se termine toujours par un grand festin ! Chemin faisant, il est allé à la rencontre des chefs cuisiniers, des paysans qui perpétuent une agriculture économe en eau, du meilleur pâtissier de l’Egée ou encore des artisans spécialistes de la poterie culinaire cycladique,…