Un collectif à l’assaut du rail
Unis pour redonner au transport ferroviaire une place prépondérante dans les déplacements locaux, cheminots et voyageurs bataillent contre les restrictions de service et pour une refonte des dessertes adaptée aux besoins des usagers. Reportage le vendredi 7 juin à Alençon, préfecture de l’Orne, où le guichet de la gare va fermer les week-ends.
Bravant la tempête Miguel, les militants du collectif citoyen de défense des axes ferroviaires sud-Normandie interceptent les voyageurs du train Le Mans – Caen, qui sortent de la gare d’Alençon par un portail extérieur. La plupart s’arrêtent pour signer la pétition contre la fermeture du guichet les week-ends et jours fériés et la réduction de ses horaires en semaine, qui doivent entrer en vigueur deux jours plus tard, à compter du 9 juin. Dans le hall de gare, un cadre de direction de la SNCF parle de « proximité de service, d’accompagnement renforcé, d’horaires plus adaptés » pour tenter de justifier cette réorganisation. Concrètement, une fois le guichet fermé, un agent en mobilité, naviguant entre le hall et les quais avec son terminal de vente ambulant, sera à la disposition des « clients ».
Et de conclure : « Avant, les chefs de gare faisaient tout ! » L’argument énerve Gérard Mésenge, ancien conducteur de train, venu d’Argentan (Orne), où la gare risque de subir le même régime. « Les agents de circulation donnent le départ aux trains, assurent la sécurité sur les quais. Et maintenant, ils devront en plus faire la vente ? C’est incompatible ! »…
Un reportage de Marion Esquerré, publié dans le numéro de juin du magazine NVO.