Nos actus de l’été 2023
L’été, ce moment propice au vagabondage. Que vous ayez parcouru des plages de sable fin, ou arpenté le bitume brûlant des villes, que vous ayez flâné ou cravaché, il règne aux beaux jours un air de temps suspendu. On se distance du quotidien, on ralentit et on se demande malgré nous. Suis-je à ma place ? Que veux-je ? Qu’est-ce qui m’anime ? Puis la rentrée vient, le monde afflue dans le métro, le réveil crie, on se ressaisit. Les Incos cet été se sont largement penchés sur ce qui fait notre identité, ce qui nous distingue et nous lie aux autres. Et vous, avant que les températures ne plongent, qu’emportez-vous de cet été ?
C’est l’histoire d’une humoriste atteinte de prosopagnosie. Prospagno… quoi ? “L’incapacité de certaines personnes à reconnaître les visages”, a expliqué Élodie Poux, interviewée par l’Inco Christine Lamiable dans le numéro d’août de Santé Magazine. La créatrice du spectacle Le Syndrome du Papillon rêve d’un univers où tout le monde porterait un petit badge avec son prénom, comme dans les festivals d’humour.
Son visage est partout, la Palme d’or Justine Triet a posé devant l’objectif de notre photographe Philippe Labrosse pour L’Humanité Magazine. Notre souhait ? Que son film Anatomie d’une chute, subjuguant, devance Barbie. Ne serait-ce que pour sa BO minimaliste hantée par 50 cent et Chopin.
Sur scène comme dans une salle de tribunal, la question obsède : comment prouver qu’on est humain ? Elle est d’autant plus entêtante face au raz-de-marée de l’IA. Pour le numéro d’été d’Usbek & Rica, Christelle Granja s’est plongée dans le travail de Lauren Lee McCarthy, une artiste et développeuse qui crash-teste l’humanité. Qu’advient-il de notre humanité quand la technologie s’en mêle (trop) ? Ses performances remplacent l’homme par la machine, et vice versa, non sans quelques dommages collatéraux.
Sans machine aucune, l’humain peut atteindre seul un état de grâce : c’est le “flow”, ce moment où le sportif sent que tout lui réussit, que ses gestes sont fluides, qu’il a une totale confiance en lui… Un moment rare, un peu fantasmé… Dans le magazine L’Equipe du mois d’août, Assia Hamdi a demandé aux champions Martin Fourcade, Pascal Martinot-Lagarde, Mélina Robert-Michon ou encore Charline Picon s’ils avaient déjà vécu le flow, en carrière.
Être en phase avec l’instant présent est un rêve pour beaucoup. Pour l’atteindre, certain·es se plongent dans le “needle play”, jeux d’aiguilles, pratique hard BDSM ultra-confidentielle. Dans le hors-série Sexe des Inrockuptibles, trois adeptes aimant recevoir dix, cent, et mille aiguilles ont partagé à Miren Garaicoechea ce que piquer leur corps leur apporte, du plaisir sensoriel à l’élévation céleste.
D’autres élèvent au plus haut leur art, malgré tous et tout. Après la nomination de Guillaume Diop, tout premier danseur étoile noir au Ballet de l’Opéra de Paris, l’Inco Ariane Dollfus a enquêté sur la place des artistes noirs dans le ballet classique en France. Elle a interrogé de nombreux danseurs et observateurs de ce milieu. Le résultat court sur six pages de reportage dans la Nouvelle Vie Ouvrière.
L’émotion esthétique n’a pas d’âge. Pour Ouest-France, Anne-Flore Hervé a rencontré Clémentine Beauvais, autrice de littérature jeunesse considérée comme l’une des plus talentueuses de sa génération (Les petites reines, Songe à la douceur, Âge tendre) mais aussi grande lectrice d’albums et romans jeunesse.
Prenons l’air, pour Télérama, Anne-Laure Lemancel a chevauché un beau cheval américain, et joué, le temps d’une après-midi, à la cow-girl. Une randonnée dans le far-west du 77 !
Cet été, les locations de logement type Airbnb ont été prises d’assaut. Dans les régions touristiques, elles sont accusées de réduire le nombre de biens disponibles sur le marché à l’année, alors que les habitants locaux rencontrent des difficultés pour se loger. Certains élus demandent même la régulation de ce marché. Clémence Levasseur a fait le point dans le magazine Maxi de juillet.
Marion Esquerré était en reportage pour La Vie au Liban, avec la journaliste Muriel Rozelier. Elles ont réalisé un reportage à Ghbalé, village montagneux au nord de Beyrouth, qui voit débarquer depuis la crise économique de 2019 des « enfants du pays » contraints d’abandonner une vie citadine trop coûteuse. Au moins, à Ghbalé, le toit est garanti. Pour le reste, anciens ou nouveaux comptent sur le système D, les solidarités familiales et les aides des ONG. Le matin, à l’école, un gros sandwich de fromage ou de mortadelle est offert aux élèves issus des familles démunies. « C’est un repas garanti », explique le directeur.