Nos actus de février 2024

Que retenir de ce mois de février si contrasté ?

L’entrée du couple Manouchian au Panthéon, et avec eux des héros de l’Affiche rouge ? L’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution ? La bombe salvatrice jetée par Judith Godrèche dans le monde du cinéma ? Les plus narquois citeraient aussi le départ de la Reine du mépris de classe du ministère de l’Education. Aux Incos, on aime évidemment les bonnes nouvelles ou celles, plus âpres, qui nous font avancer collectivement.

Cependant, notre métier nous conduit forcément à parler des crises multiples qui traversent nos sociétés. Et il en est une qui devrait encore faire couler beaucoup d’encre dans les prochaines semaines : celle du secteur agricole.

Des agriculteurs chrétiens ont participé au mouvement de colère qui a explosé dans nos campagnes. Mais c’est sans tracteur, ni fumier, qu’ils se sont retrouvés à Paray-le-Monial. Le temps d’un weekend, ils ont réfléchi en croyants au sens de leur métier. Arnaud Paillard, avec sa casquette de JRI, s’est rendu sur place pour sonder leurs cœurs et leurs rancœurs. Un reportage à voir sur la chaîne KTO.

À l’autre bout de la France, dans l’Eure, on n’a pas attendu la crise pour interroger le lien entre production, alimentation, distribution et rétribution. Associations, collectivités territoriales et entrepreneurs travaillent à redonner une (éco)logique au chemin qui va de la graine à l’assiette. C’est ce que Charlotte Joubert, représentante de la ferme semencière libanaise Buzuruna Juzuruna, est venue découvrir dans le cadre d’un voyage d’étude organisé par son partenaire, l’ONG CCFD-Terre Solidaire. Marion Esquerré l’a suivie pendant deux jours avec son appareil photo pour le trimestriel Echos du monde.

Art et accueil, pour voir la vie en beau

On reste dans le thème avec la bergère Julie Lou Dubreuilh et l’artiste Noémie Sauve qui œuvrent au cœur de La Courneuve, dans une ferme fonctionnant à l’énergie bénévole. Ici, on s’interroge sur nos rapports à l’alimentation : peut-on apprécier un repas sans savoir d’où il vient ? Peut-on se nourrir sans donner ? Elles ont poussé la réflexion jusqu’à faire se rencontrer art et agriculture. Christelle Granja, pour Libération, s’est plongée dans leur Fonds d’art contemporain agricole.

Et puisqu’il n’y a qu’un pas de l’agriculture à la culture, direction les musées ! Anne-Flore Hervé, en éclaireuse, s’est rendue au Musée de la marine, au Muséum national d’histoire naturelle et à la Cité des sciences et de l’industrie afin de prodiguer aux lecteurs de Ouest-France des conseils pour passer une bonne journée en famille à Paris.

© Pauline Gauer, pour Libération

Ce que l’on souhaite à Olena et sa fille Valentyna d’avoir connu depuis qu’elles sont arrivées en France, même si ce n’est vraiment pas en touristes qu’elles ont débarqué dans la région. Ces deux réfugiées ukrainiennes que la photographe Pauline Gauer a rencontrées pour Libération, sont actuellement hébergées par une famille, au Raincy, grâce à l’association J’accueille. Elles sont à l’abri ici, mais elles espèrent rentrer au pays pour retrouver leur mari et père, chauffeur de camions céréaliers devenu sergent dans l’armée depuis le début de la guerre.

Auront-elles l’occasion, avant de partir, de sentir l’esprit olympique qui, pour l’instant, n’est pas franchement perceptible ? En tous les cas, les sportifs et sportives y travaillent, à en croire notre journaliste de haut niveau, Assia Hamdi. Elle-même muscle sa plume et entraine son verbe pour nous écrire des articles sur le sujet dans Marie-Claire, le Journal du Runner, le magazine La vie ou encore la Revue des médias. Et comme elle est déjà très endurante, elle arrive à animer en parallèle des conférences autour du sport au féminin ou des ateliers d’éducation aux médias.

Du souffle, du snif et du crottin

Christine Lamiable aussi profite de l’air du temps olympique pour montrer de quoi l’humain est capable. Dans le numéro de mars de Santé Magazine, paru en février, elle interviewe Alain Bernard, ancien nageur engagé auprès de la Fondation du Souffle. Lui, qui souffre depuis l’adolescence d’un asthme d’effort, est la preuve qu’on peut atteindre des sommets malgré cette affection : il a remporté des médailles aux JO à Pékin en 2008 puis à Londres en 2012. Fortiche !

Moins fortiches, en revanche, celles et ceux qui ne parviennent pas à faire la fête sans kétamine. Cette drogue a vu sa popularité exploser depuis 2020. Dans les clubs électro où elle est omniprésente, on la surnomme « anesthésiant pour cheval ». Vous vous demandez pourquoi ? Allez lire l’enquête menée par Miren Garaicoechea pour Les Inrockuptibles. Vous verrez si cela a vraiment un rapport avec le crottin.

© Philippe Labrosse, pour L’Humanité

Ce qui est certain, c’est que le crottin, il a dû en humer le fumet, entre deux bières, quand il a fait sa visite annuelle au Salon de l’agriculture. Quoi ? Jacques Chirac est revenu ?! Mais non, les ami.e.s, on parle de l’actuel président, Emmanuel Macron. Celui que Philippe Labrosse, derrière son objectif, a pu observer de près à l’occasion de l’entretien qu’il a donné au journal L’Humanité dans son bureau.

Politique, grand carnaval et traversée du désert

Y a-t-il été question de la concurrence qui fourbit ses armes dans l’espoir d’une alternance politique ? Pas sûr. Et pourtant, ça se prépare. A gauche, ils sont plusieurs à y penser en se rasant le matin. Parmi eux, le député de la Somme, François Ruffin, représente même un espoir d’avenir pour la gauche. Alexia Eychenne nous en dresse le portrait dans une enquête en trois actes pour le media en ligne Les Jours.

Enfin et sans transition, parce qu’une lettre des Incos sans voyage ne serait pas une Incolettre, il nous faut vous parler de l’incroyable périple de Sandrine Mercier dans le désert algérien. Puisqu’elle le dit dans son magazine A/R, nous devons la croire : « c’est le plus beau désert du monde ! ». Et, ça tombe bien : le ministère des Affaires Étrangères français a enfin levé les restrictions pour s’y rendre, après 15 ans d’interdiction.

Vous pourriez aussi opter pour l’archipel du Cap Vert, au large de l’Afrique de l’Ouest. En février, c’est la saison du carnaval de Mindelo, réplique miniature du carnaval de Rio, de l’autre côté de l’Atlantique. Anne-Laure Lemancel qui, tout le mois, nous a provoqués, sur les réseaux sociaux, avec ses récits et photos de voyage, raconte pour le site de RFI musique les défilés jubilatoires et rebelles des Mandingas, célèbres « guerriers » aux racines africaines, qui font le sel de ces festivités.

© Anne-Laure Lemancel pour RFI Musique

Y’a pas de petits profits !

C’est donc le moment de se remettre aux langues étrangères. A défaut d’y trouver l’arabe algérien, vous pourrez au moins vous initier au portugais ou peaufiner votre anglais sur Duolingo, l’appli d’apprentissage qui a conquis pas moins de 70 millions d’utilisateurs. Dans le Parisien week-end, Clémence Levasseur nous raconte la saga de cette entreprise créée aux Etats-Unis en 2009 par un millionnaire désireux de démocratiser l’apprentissage des langues.

Est-ce le même esprit « démocratique » qui guide les officines privées de préparation à l’entrée dans les filières élitistes post-bac, qu’il s’agisse de viser Sciences Po ou médecine ? Certainement pas. Dans le Monde Campus ou encore sur L’Obs, Malika Butzbach nous explique comment ces entreprises juteuses ont su s’adapter et profiter de l’instauration de Parcoursup comme de la récente réforme du bac pour élargir leur clientèle.

Comme dirait un célèbre membre de notre collectif : « c’est pas la crise pour tout le monde… »

À voir

Le 4 mars à 00h05 sur France3 (en replay ici)

Le documentaire « Maloya, l’esprit des femmes », un 52 minutes co-signé par Anne-Laure Lemancel et Séverine Nativel.