Jean-Paul Delahaye, conseiller de ministre, était un enfant de pauvre

Sa famille vivait des allocations. Il est devenu numéro deux de l’Éducation nationale en 2012. Jean-Paul Delahaye livre un récit poignant sur sa mère, l’école et la pauvreté.

Il avait prévenu que son train aurait du retard et avait déplacé l’heure du rendez-vous en s’excusant, pour finalement le devancer, soulagé. Jean-Paul Delahaye, 70 ans, inspecteur général honoraire de l’Éducation nationale en a gardé l’attitude : posé, droit et discipliné. Sa seule fantaisie colorée est la rosette de la Légion d’honneur, accrochée à sa veste, signe discret d’une fierté qui fait écho à celle de sa mère. Cette mère omniprésente dans son livre au titre énigmatique, Exception consolante (1).

C’est une expression empruntée à Ferdinand Buisson, directeur de l’Enseignement primaire sous Jules Ferry », entre 1879 et 1896. À l’époque, il y avait d’un côté l’enseignement primaire, réservé aux enfants du peuple qui arrêtaient l’école pour travailler et, de l’autre, les lycées napoléoniens payants, qui accueillaient les enfants de la bourgeoisie dès l’école primaire. Ça ne collait pas avec la devise liberté, égalité, fraternité. Bien sûr, il y avait quelques boursiers… Mais c’était des exceptions pour consoler des injustices faites au peuple.

>>>  Lire la suite dans Ouest-France. L’article  a fait la Une de la Revue de presse de France Inter dimanche 17 octobre.

Jean-Paul Delahaye, à Paris, mercredi 22 septembre.
Jean-Paul Delahaye, à Paris, mercredi 22 septembre. Photo : Anne-Flore Hervé.