Entretien. Avec la fiction, Esther Duflo explique la pauvreté aux enfants

L’économiste du développement, prix Nobel 2019, a imaginé une série de dix albums illustrés pour encourager les plus jeunes à se poser les bonnes questions, loin des préjugés.

Comment vous est venue l’idée d’expliquer la pauvreté aux enfants ?

Après Repenser la pauvreté co-écrit avec Abhijit V. Banerjee en 2012, j’ai eu très vite envie de m’adresser aux enfants. D’autant qu’écrire des livres pour la jeunesse est quelque chose qui est présent en moi depuis toujours. J’ai juste fait un très long détour pour me lancer enfin !

Sur un sujet qui n’est pas simple, ni très « vendeur »…

C’est vrai, mais je crois vraiment qu’on peut intéresser les enfants à cette thématique complexe grâce aux histoires. J’ai constaté à travers les retours de lecture de Repenser la pauvreté la force des anecdotes. Ce sont elles que retiennent les lecteurs. Je suis donc partie de celles observées sur le terrain pour imaginer dix petites fictions ayant comme ambition de montrer aux enfants la manière dont les pauvres vivent dans le monde (1).

Comment avez-vous procédé concrètement ?

Mon idée de base était d’écrire des récits de vie sur les dix thèmes abordés dans Repenser la pauvreté. J’ai imaginé très vite des personnages et écrit trois histoires autour de l’éducation, de la santé et de la migration puis je les ai rangées dans un tiroir…

 

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Seuil jeunesse, 48 pages, 9,90 €. Dès 6 ans.
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