Bruit. La gêne qui prend du volume
MAGAZINE. Cause de perte d’audition, le bruit est un sujet bien considéré dans les métiers traditionnellement associés à ce facteur de mauvaise condition de travail. Mais, ailleurs, les effets d’une telle nuisance restent sous-évalués.
Le bruit est partout. Les gens estiment d’ailleurs le subir de plus en plus, selon l’Association de la Journée nationale de l’audition – le 10 mars cette année. « 80 % des personnes interrogées dans notre enquête annuelle se disent gênées au travail, dont les actifs du secteur tertiaire, insiste Paul Zylberberg, vice-président de l’AJNA. La surdité est la troisième cause de maladie professionnelle. En moyenne, un millier de cas de surdité sont reconnus maladie professionnelle par an. Mais on estime que le taux de sous-déclaration est autour de 25 à 30 % ».
« Il y a des travailleurs pour lesquels on connait l’exposition au bruit parce que cela fait partie du métier, explique Marielle Dumortier, médecin du travail. Ils bénéficient à ce titre d’une surveillance médicale renforcée ». L’« avantage » du bruit, en tant que risque professionnel, c’est qu’il se mesure de manière précise. De sorte que le constat d’une exposition au-dessus des seuils fixés par la loi est difficilement réfutable et impose à l’employeur d’agir. On considère qu’une exposition régulière, le temps d’une journée, à un niveau sonore atteignant 80 décibels (db), met l’oreille en danger. A 85 db, l’employeur est obligé d’agir. (…)
Un article de Marion Esquerré paru dans les pages « Au travail » de l’Humanité Dimanche n°504, du 24 mars 2016.
Dans sa chronique prud’homale, la journaliste revient sur une affaire qui a vu une rupture conventionnelle annulée pour consentement faussé.