Nos actus de mars 2024
Et voilà, c’est le printemps ! Avec ses renaissances, ses bourgeons d’idées, ses bouquets de sujets, ses nouvelles respirations, ses bonnes résolutions et ses envies d’ailleurs (coucou à nos Incos en reportage sur les routes, Pauline Gauer dans les Balkans et Marion Esquerré à Chypre !)…
Dans ces sillons printaniers, ont eu lieu fin mars, les Assises du Journalisme, avec tout un tas de journalistes debout, bien décidés à cultiver l’avenir (radieux?) de notre profession.
Les Incos Christine Lamiable et Assia Hamdi y étaient, pour participer à la table ronde entre collectifs de pigistes, initiée par le sociologue spécialiste des médias, Jean-Marie Charon. De belles idées ont jailli pour davantage de synergie entre les collectifs… Car, même si c’est parfois compliqué, vive la pige!
Vive la pige, parce qu’elle nous permet, encore une fois ce mois-ci, de défendre des sujets qui nous tiennent à coeur, chacun.e avec notre regard sur le monde, chacun.e avec notre spécialité.
Alors, en avril, on vous parle d’écologie, d’urbanisme, de boxe et de danse, d’initiatives joyeuses et de longues marches méditatives…
Bonne lecture !
Des villes et des champs
Le journalisme, justement, Arnaud Paillard l’a rejoint sur le tard, une reconversion heureuse après une première carrière en urbanisme.
Voici ce qu’il raconte à la première personne, dans la revue urbanisme. Pour ce papier au long court, il est allé rencontrer d’ex-collègues qui, eux aussi, ont déserté ce métier d’aménageur urbain pour d’autres professions, à leurs yeux plus riches de sens : gestionnaires de forêt, de tiers-lieux, etc. Profession jugée « hors-sol », noyée sous des délais ubuesques ou des maëlstrom technocratiques, marchés joués d’avance… : ces raisons expliquent leur désaffection pour la « fabrique de la ville ».
Cette « fabrique de la ville » qui, d’ailleurs, doit désormais répondre à de nouveaux enjeux. En couv’ du supplément de Libération consacré à l’adaptation aux changements climatiques, Christelle Granja explore ces actions, récentes ou non, qui anticipent le futur Plan national (Pnacc) sur le sujet. Régies publiques maraîchères pour alimenter les cantines scolaires à Vannes (Morbihan), cours d’école végétalisées pour créer des îlots de fraîcheur à Grenoble, rivières remises à l’air libre pour diminuer les risques d’inondations… Des solutions existent ! Et c’est heureux !
Johnny Montreuil dans le viseur d’Anne-Laure Lemancel
Des solutions. Certains trouvent la leur pour habiter selon leurs choix aux confins des villes. C’est le cas de Johnny Montreuil, célèbre cow-boy de l’est parisien, rockeur à la gueule d’atmosphère et aux chansons punkoïdes qui a établi sa caravane, depuis plus de dix ans, dans les hauteurs de Montreuil, aux Murs à Pêches. Pour le Journal du Grand Paris et Enlarge your Paris, Anne-Laure Lemancel dresse le portrait du poète « narvalo », et de son environnement : un idéal de « banlieue rouge », où le vivre-ensemble règne en maître et où les blousons noirs et les gitans tiennent le haut du pavé.
Des pavés, sous lesquels poussent aussi des herbes folles, et des utopies réalistes, écolos et alternatives comme les Murs à Pêches…
Mais l’écologie est-elle incompatible avec l’emploi et les travailleurs, comme l’insinue le grand « capital » ? Pour donner tort à cette artificielle opposition, le quotidien L’Humanité a réuni, pour la première fois, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, et Camille Etienne, l’activiste écologique la plus influente de sa génération. Les deux femmes y dialoguent autour des polluants éternels (PFAS) (99% de la population serait contaminée), dont l’interdiction était débattue, le 4 avril, à l’Assemblée Nationale.
Pour la couv’ de L’Humanité, Philippe Labrosse signe le portrait de ces deux femmes.
Des dodos et des hommes
Un grand drame écolo, la disparition du dodo ? Pataud, débonnaire et pop, immortalisé notamment dans Alice au pays des merveilles, cet oiseau mythique de l’océan Indien, a disparu à la fin du XVIIe siècle, à cause de la folie des hommes, qui détruisait son habitat.
Pour fêter ses trente ans, le Muséum d’Histoire naturelle de Paris, se dote de deux nouveaux specimens à l’état sauvage, plus vrais que nature.
Pour Ouest France, Anne-Flore Hervé s’est rendu dans l’atelier de taxidermistes de l’institution.
Bonne bouille, non ?
Un dodo immortalisé par Anne-Flore Hervé
Et si on nous empaillait ? Pour La Revue dessinée, Martin Fort a plongé dans le business très juteux des enterrements. En 1993, une loi abolit le monopole communal des pompes funèbres en France. Objectif : faire baisser les prix des obsèques grâce à la concurrence du privé. Dès lors, la mort devient une affaire lucrative. « Manque de transparence », « concentration » des opérateurs, « hausse des prix », la Cour des comptes dénonçait, en 2019, un secteur funéraire « insuffisamment contrôlé », au détriment des familles endeuillées qui payent le prix fort. Depuis quelques années, une alternative émerge : les coopératives funéraires, qui promettent une approche désintéressée !
De la mort, mais aussi des initiatives pleines de bonheur et de vie !
À l’occasion de la Journée mondiale de la Trisomie 21, Clémence Levasseur est allée découvrir le « Comptoir » Café Joyeux, à Canal+. Ouvert depuis novembre dernier et destiné aux collaborateurs, il emploie des personnes en situation de handicap mental et cognitif. Un reportage paru dans le magazine Maxi, à lire ici.
De la boxe et du tango
Boxe, boxe ! Le noble art se conjugue aussi au féminin. Pour Okapi, Christine Lamiable a interviewé l’ancienne boxeuse Sarah Ourahmoune. L’ambassadrice des JO 2024 a raconté aux jeunes lecteurs ses débuts dans sa discipline à l’âge de 14 ans et son parcours de boxeuse française la plus médaillée.
Entre la boxe et la danse, il n’y a qu’un pas… Pour Les échos, Eric Delon a foulé les parquets de la capitale, et esquissé quelques pas de danse lascive et romantique, pour enquêter sur le renouveau du tango. Pas loin de 300 associations en France, une quarantaine de festivals, une kyrielle de stages d’initiation, 60 bals chaque semaine rien qu’à Paris… Les Français s’enflamment depuis les années 1990 pour cette danse très codifiée, née dans les bas-fonds de Buenos Aires.
Notre journaliste sportive Assia Hamdi s’apprête à passer un été studieux (et parisien ?) pour les JO ! En avant-première, elle a enquêté, pour la Revue des Médias, sur le processus de délivrance des accréditations presse pour les Jeux Olympiques et les Jeux Paralympiques. Ainsi, pas moins de 20 000 professionnels des médias ont obtenu leur précieux sésames pour accéder aux 36 sites de compétition. Mais ils étaient cinq fois plus à candidater… Sur quels critères ces accréditations sont-elles attribuées ? Quant aux pigistes ? Ils peuvent, eux aussi, demander une accréditation, à condition d’être soutenus par des rédactions.
NB: Victoire pour Assia qui a obtenu brillamment son permis de conduire. Vroum, vroum ! À elle les reportages sur quatre roues !
De la marche et de la respiration
Si certain.e.s s’adonnent désormais aux joies de la voiture, d’autres optent définitivement pour la marche à pied. Dans le numéro de AR magazine du printemps , Sandrine Mercier rencontre Hervé Pauchon qui après 30 ans sur les ondes de France Inter, fut remercié par sa direction. Comment se remettre en marche après un tel choc ? En marchant tout simplement : sur le chemin de Saint-Jacques, sur la diagonale du vide et maintenant entre Strasbourg et Brest. Des milliers de kilomètres arpentés avec un micro, pour réaliser son podcast La Balado de Pauchon.
Alors, marche ou rêve ? Les deux, mon capitaine !
(PS : n’hésitez pas à plonger dans les belles pages aventureuses du magazine AR, fondé et dirigé avec amour par Sandrine Mercier > Sommaire ci-dessous.)
Le podcast du mois
Ça fait un an qu’elle nous bassine (oui, oui :)), avec son podcast sur Sainte-Soline, notamment.
En partant du récit d’une famille frappée par la violence, Anna Pujol-Mazzini a enquêté sur la répression des militant·es écologistes en France pour le podcast Drilled. Elle y analyse les lobbies et les lois qui soutiennent la répression, s’intéresse au mouvement qui tente d’allier les gilets jaunes, les agriculteurs et les écolos bobos, et tente d’expliquer la violence de la riposte du gouvernement… Et c’est passionnant !
Bonne écoute !